L'art d'Agathon, c'est un style unique, mais c'est aussi une attitude, une façon de travailler à la fois minutieuse, boulimique et engagée. "Je peins sur des murs, des toiles, des kakémonos, des carreaux, des panneaux dibond, des vinyles, des skates, des planches de surf, des meubles, des instruments de musique ou du mobilier urbain abandonné. Ce qui compte pour moi, c’est de créer un art qui soit authentique et produit de mes mains", explique-t-elle.

Dès l'enfance, cette artiste née en 1979 est fascinée par l’art urbain et la figuration libre. "J’ai tout de suite trouvé une technique, un mode, comme en musique. La couleur sur les plats et les volumes, le cerné noir et les graphismes." A 18 ans, elle peint un décor de 80 m2 pour le Théâtre La Piscine à Châtenay-Malabry (92). Aussitôt remarquée, elle commence à exposer en galerie à 20 ans.

"Ma peinture est physique, c’est du labeur ! Je déteste l’art paresseux et je peux passer des mois entiers à peaufiner et re-peaufiner les détails d’une même oeuvre. Mais je réalise aussi des fresques, je veux être vue, dans la rue, partout."

Parrainée par Speedy Graphito en 2011 pour une exposition commune, Agathon rejoint le mouvement du street-art sans pour autant délaisser le travail d'atelier. "L'art de rue procède d’une autre énergie, brute et vibrante. C’est surtout un cri de liberté – cette liberté que nous respirons ici comme si elle nous était acquise, et cette liberté à laquelle aspirent celles et ceux qui en sont privés." Car pour Agathon, l’art est engagement citoyen.

 Agathon rejoint la galerie artfontainebleau pour une première exposition personnelle en 2022.