Quand Jean-Paul Proix devient l'élève de Fernand Léger, en 1950, il a déjà assimilé les enseignements de deux Ecoles des Beaux-Arts (dont celle de Paris) et commencé à se professionnaliser. Aujourd'hui, à l'âge de 95 ans, il continue à peindre "comme il respire : tranquillement, sereinement, voluptueusement", selon le mot du philosophe André Comte-Sponville, son ami et admirateur de longue date.
L'abstraction aura sans doute été la grande affaire de sa vie de peintre. Bien sûr, on connaît aussi de Jean-Paul Proix les paysages, les natures mortes et les autres sujets figuratifs - pour ne pas dire hyperréalistes - qui ont séduit les collectionneurs depuis les années 1980. Mais avant cela, il avait fait partie de l'avant-garde des années 1960, période pendant laquelle il avait développé un style abstrait puissamment expressionniste et gestuel.
Au tournant du millénaire, Jean-Paul Proix est un artiste qui n'a plus rien à se prouver : des expositions dans les meilleures foires et galeries du monde, une carrière accomplie, des collectionneurs fidèles. Mais à un âge ou d'autres s'épuisent ou se répètent sans cesse, il a pris le risque de tout remettre en jeu et de revenir à l'abstraction : "Depuis 2004, je me suis orienté vers une autre forme d'expression où, l'inconscient, le geste et la couleur se libérant de la représentation objective, ma démarche peut devenir plus ludique et les surprises plus fréquentes", explique-t-il.
Cela fait donc près d'une vingtaine d'années qu'il peint à nouveau des tableaux abstraits, avec une grande liberté de style cette fois, revisitant parfois sa propre production picturale des années 1960 mais n'hésitant pas non plus à rendre explicitement hommage à son maître Fernand Léger. Jean-Paul Proix est représenté en exclusivité par la galerie artfontainebleau depuis 2012.