Est-il encore besoin de présenter le travail de Laëtitia Giraud ? Les habitués de notre galerie connaissent cette artiste depuis sa première exposition en 2014. Ses toiles peintes à l'acrylique évoquant des photographies subtilement floutées ou des arrêts sur images, sa maîtrise des compositions, du traitement de la lumière, sa prédilection pour les ambiances crépusculaires ou de nuit... tous les ingrédients très personnels de sa peinture ont séduit de nombreux amateurs à Fontainebleau et ailleurs.

Les oeuvres de sa nouvelle exposition restent fidèles à sa recette à succès. Mais cette fois, l'artiste nîmoise a poussé encore plus loin son affinité avec le cinéma d'auteur. Pensées et travaillées en mini-séries de formats identiques, les tableaux peuvent s'assembler, voire s'enchaîner à la manière d'un storyboard, ce document également appelé scénarimage, qui définit avec précision l'ensemble des plans d'un film avant sa réalisation. 

Bien sûr, le film n'existera que dans l'imagination de l'observateur puisqu'il s'agit de peintures. Nous pouvons cependant affirmer qu'il appartient au genre road movie. Les autoroutes avec leur marquage au sol, les paysages qui défilent, les feux arrière ou feux de signalisation, les stations-service éclairées dans la nuit en sont les protagonistes. C'est la fin de la journée, le voyage n'est pas terminé. Il est contemplatif et solitaire, peut-être même dépourvu de but. Mais nous sommes au volant, concentrés sur la route jusqu'au bout.