Du 20 octobre au 28 novembre 2009
Du mardi au samedi de 10h à13h et de 14h30 à 18h30
Du 20 octobre au 28 novembre 2009 la galerie présente une série de peintures et sculptures récentes d’Allen Jones.
A l’occasion de cette exposition un ouvrage sur Allen Jones vient d’être publié aux éditions Kerber Art.
Des œuvres d’Allen Jones sont également actuellement présentées au Musée d’Orsay dans l’exposition « Art Nouveau Revival », du 20 octobre 2009 au 4 février 2010.
Né en 1937 à Southampton, Allen Jones vit et travaille à Londres et à Oxfordshire.
Après ses études au Royal College of Art de Londres avec les jeunes artistes de sa génération, Derek Boshier, Patrick Caulfield, David Hockney, Peter Philips et l’américain R.B. Kitaj, il devient dès 1960 un des membres importants du Pop Art initié en Angleterre par les recherches de ses prédécesseurs, Peter Blake, Richard Hamilton et Edouardo Paolozzi. Dès les années 60, Allen Jones bénéficie déjà d’une forte réputation internationale en tant que peintre, sculpteur et lithographe.
Il se distingue de ses pairs par sa fascination pour l’imagerie érotique des magazines spécialisés d’où il puise son vocabulaire. La figure de la femme déclinée sur un mode ambigu, érotique et fantasmé, demeure le sujet récurrent et obsessionnel de son œuvre. En 1969 il réalise sa très célèbre série de sculptures mannequins représentant des pin-up métamorphosées en meubles : table, porte-manteaux, chaise.
Dans les années 80, Allen Jones élabore une série de toiles sur le thème de l’artiste et sa muse qui sera par la suite constamment revisité dans son œuvre. Pianistes et danseuses, couples de magiciens ou danseurs de tango, sont les protagonistes de scènes érotiques et allégoriques, qui sont autant de variations sur l’acte créateur.
Les peintures d’Allen Jones évoquent un monde sensuel et onirique où les corps des couples se croisent et se confondent, faisant fusionner geste et couleur dans une danse frénétique et dionysiaque. La forme est scandée de rythmes colorés révélateurs d’érotisme.
« La passion est visualisée comme le motif de profondes transformations au cours desquelles deux êtres se fondent en un. (…) Le thème de la métamorphose et de la fusion des principes masculin et féminin en tant que métaphore de l’acte de création joue un rôle central dans l’œuvre de Jones. »1
«Dans une récente série de petits formats, bien que la scène reste une préoccupation picturale dominante, celle ci s’exprime comme une image dans l’image, à travers laquelle l’artiste cite ses propre œuvres et les peintures d’autres artistes dont l’influence fut particulièrement importante dans son développement artistique. (…) Picasso, Delaunay, Matisse, Miro : les citations picturales constituent un arrière plan fonctionnant comme une sorte de « paysage » devant lequel le Spectateur semble attendre l’acte suivant. Ainsi l’attention est portée sur le rôle du regardeur, qu’Allen Jones perçoit comme un facteur décisif au sein de son esthétique picturale, affirmant que « pour qu’une œuvre soit complète la participation du public est nécessaire ».1
« Le terrain éphémère des illusions et du magique, qu’il évoque sur les scènes de ses tableaux, évoque le pouvoir de l’imagination et de la vision artistique pour créer des mondes parallèles ». (…) Dans son cœur, le travail de l’artiste, tourne autour du pouvoir magique de l’amour qui unit les opposés, générant quelque chose de nouveau sortie de la conjonction des principes de l’homme et de la femme. »1
Savant alchimiste, explorateur des limites entre l’art et la vie, Allen Jones transgresse les frontières des genres en réalisant des sculptures semblant tout droit sorties de ses peintures. L’artiste, tel Pygmalion, incarne les personnages de ses tableaux dans l’espace, nous interrogeant sur la distance entre le réel et l’imaginaire. « Lorsque je peins, j’entrevois parfois une possibilité qui pourrait se traduire en trois dimensions » (Allen Jones).
- 1 texte de Von Belinda Grace Gardner dans « Allen Jones » aux éditions Kerber Art, 2009