H I Q U I L Y : l e s b r o n z e s
16 mars - 30 avril 2005
du mardi au samedi 10h-13h et 14h30-18h30
Sculpteur du métal depuis les années 50, Philippe Hiquily est né en 1925 à Paris. Il s’engage dans l’armée en 1944 et part pour l’Indochine où il restera de 1945 à 1947, où il se passionne par le temple d’Angkor et les fontaines mobiles en bambou dans les montagnes du Laos.
En 1948, il entre aux Beaux-Arts de Paris en même temps que César, Guinot et Féraud. Il s’intéresse à l’art primitif et fréquente plus le Musée de l’Homme que le Louvre. Hiquily ressort des Beaux-Arts en 1953 avec un Prix de sculpture pour un fer intitulé Neptune. A cette époque, Il fréquente aussi l’atelier de Germaine Richier et celui de Tinguely. Il expose pour la première fois en 1955 à la Galerie Palmes et reçoit le prix de la critique à la Biennale de Paris en 1959. La même année, Hiquily expose à la Galerie Contemporaries de New York, où il rencontre les éminentes personnalités du monde de l’art parmi lesquelles, Leo Castelli, Rauschenberg, Varèse, Rosenquist et Noguschi. De retour à Paris en 1960, il fait la connaissance de Marie-Laure de Noailles (qui lui propose de réaliser du mobilier), Man Ray, Jean-Jacques Lebel, Jouffroy et Mandiargues et réalise des sculptures mobiles. De retour à New York en 1961, il fait la connaissance de Marcel Duchamp. A Paris, il expose chez Raymond Cordier avec Erró et Malaval en 1962 et chez Claude Bernard en 1964.
Hiquily remplace la tôle par le laiton en 1966 et réalise des mobiles en fer et aluminium. En 1972, il rencontre Louise de Vilmorin qui lui passe commande de deux tables basses pour André Malraux. La Galerie Odermatt présente des sculptures avec objets en 1973. Dans le même esprit, il crée une fontaine mobile en inox et aluminium. En 1975, Hiquily commence une intense période de production de meubles-sculptures.
Il réalise des sculptures mobiles propulsées par moteur électrique et de fontaines mobiles en 1980, et est présenté à la F.I.A.C. par la Galerie Fabien Boulakia en 1984. En 1986, Hiquily expose pour la première fois des bronzes à la Galerie Patrice Trigano et ses laques, aquarelles, dessins et sculptures à la Galerie Loft en 1988. En 1990, Hiquily expose à la Galerie J.G.M. (Objets et Sculptures) et le métal direct en 1991 chez Thierry Salvador. La Galerie J.G.M. présente ses fers datés de 1954 à 1958 en 1997. Les expositions poursuivent à la Galerie Loft en 2000 et à la Galerie Ratton-Hourdé en 2001. La Galerie Patrice Trigano le présente à la F.I.A.C. en 2003 et en 2004. Les Editions du Cercle d’Art publient une monographie par François Jonquet en 1991. L’Hôtel Lutetia lui passe commande de mobilier d’un salon et d’une suite en 1999.
En 2005, à l’occasion de la publication de Hiquily, bronzes et mobilier par Pierre Cabanne, Patrice Trigano présente une série de bronzes réalisés dans les années 70-80, et la Galerie Yves Gastou montre pour la première fois une vingtaine de pièces de mobilier.
PRESSE : Christine Paulvé 01 42 57 99 92 ; photos à disposition sur demande et directement sur le site www.christinepaulve.com
4 bis rue des Beaux-Arts F-75006 Paris - T. +33 1 46 34 15 01 - F. +33 1 46 34 64 02 - [email protected] -www.artnet/galerietrigano.html
HIQUILY : les bronzes présentés par Patrice TRIGANO
L’exposition présente une série de bronzes datés des années 80-90. Hiquily, qui avait réalisé depuis les années 50 ses sculptures en fer puis en laiton, aborde, à partir des années 80, sa période des bronzes comme une véritable réflexion plastique sur les possibilités de tension des formes offertes par le matériau. “Youp la boum”, “Pin up”, “La Traviata” sont autant de formes féminines qui ont amené le sculpteur à l’élaboration de patines extrêmement soignées aux couleurs verte, bleue ou brune-orangée.
Sculpture mythique parce qu’intemporelle et cependant ancrée dans notre temps, l’œuvre d’Hiquily requiert une technique qui détermine son style. L’artiste aime la matière naturellement patinée par le temps du fer soudé avec lequel il a renoué récemment et qui, avec le laiton, témoigne de sa passion pour le métal. (...) les femmes apparaissent comme des figures tutélaires. Rien d’innocent chez Hiquily. Comme l’art primitif qu’il connaît bien, son art va à l’essentiel. Le hiératique renvoie à la sensualité de la patine qui retient tous ses soins dans sa volonté d’inscrire sa sculpture dans le temps. Cette peau fait vivre ses personnages, leur donne une présence. Dans sa quête d’un perfectionnisme esthétique, l’artiste cultive un univers lisse qui n’en cache pas moins son mystère.
-Lydia Harambourg, extrait de la Gazette de l’Hôtel Drouot, novembre 2000
Immédiatement perceptible dans l’œuvre de Philippe Hiquily est la présence marquée, obsessionnelle, de l’érotisme. Ces “tendres et bouleversants objets mères” dont parlait Alain Bosquet, sont plus largement, des “objets femmes” : des matrices, mais aussi des objets de désir, lieux de terreur et de délices. (...) La femme est l’événement central de toute la création hiquilyenne. Ce sont des formes ovales, rondes, pleines, avec, ici et là, des détails qui suggèrent la nature animale ou la nature végétale : repli, fente, protubérance, antenne, corne, tentacule. Ces détails ne dépassent pas l’état embryonnaire et ne permettent pas d’insister : ce ne sont pas des monstres, quelques séduisants qu’ils puisent paraître, que Philippe Hiquily a mis au monde. Son propos est plus pur, et plus fébrilement ambigu; il est question pour lui, par ces formes parfaites, agréables, délicieusement sensuelles, de donner une sorte de pendant à ses bas-reliefs où l’inquiétude métaphysique domine. (...)
-François Jonquet, extrait de la monographie des Éditions du Cercle d’Art
HIQUILY : le mobilier présenté pour la première fois par Yves GASTOU
L’exposition réunit une vingtaine de pièces réalisées dans les années 60-70 : tables, fauteuils, consoles, chaises pliantes, luminaires, miroirs. On les trouve en acier poli, laiton chromé, bois pétrifié et plexiglas mais aussi avec de l’agate ou de la résine.
Ces meubles à l’esprit onirique et surréaliste sont de véritables objets de curiosité, du mobilier de collectionneur, qui pourrait appartenir à un cabinet de curiosité du XXe siècle tels ceux du XVIe et XVIIe siècles.
La commande inattendue d’une table pour la vicomtesse de Noailles à la suite de l’exposition de la Galerie du Dragon en 1964, lui a ouvert la voie de nouvelles possibilités créatrices. Marie-Laure lui apporta un morceau de porphyre et lui demanda, raconte Hiquily, d’«en faire quelque chose». Ce premier objet attira l’attention du célèbre décorateur Henry Samuel qui commandait des meubles à des artistes, César, Arnal, Diego Giacometti, Rougemont, et qui l’intégra à son équipe. Il lui demanda des pièces de mobilier en laiton et des sculptures abstraites pour lui-même et de riches clients comme les Rothschild - Hiquily avait, au début des années 60, eu pour premier acheteur en France, Philippe de Rothschild grâce à sa femme qui avait vu ses œuvres aux Etats-unis - , les van Zuylen, la princesse de Broglie, Louise de Vilmorin pour qui il exécuta en 1972 deux tables basses destinées à Malraux, Alix de Rothschild, Jacqueline Delubac, et naturellement Marie-Laure de Noailles. Il réalisa aussi le bureau d’Edmond de Rothschild, et conçut pour le collectionneur Robert Haas une table basse en laiton, et en inox des chaises et six fauteuils de salon et de salle à manger ainsi que de petites tables équilatérales, et dix-huit chaises pliantes.
-Pierre Cabanne - extrait - «Hiquily bronze - mobilier». Ed. La Différence
Galerie Yves Gastou, 12 rue Bonaparte F-75006 Paris - T. +33 1 53 73 00 10 - F. +33 1 53 73 00 12
16 mars - 30 avril, du mardi au samedi 11h-13h et 14h30-19h