Undercover, c’est sous ce titre pour le moins énigmatique que le photographe Franck Christen présente une série, ou plutôt une séquence photographique à la Galerie Tanit. D’un Memento mori à l’oiseau empruntant à la culture picturale classique, en passant par une bambouseraie des plus esthétisée à des radis immergés dans un liquide sibyllin, Christen crée une narration silencieuse où chaque photographie se rapproche de l’affleurement.

Là, la saisie visuelle dans tout son dépouillement, déjà à bonne distance du réel s’attache à ne présenter que l’essence même.

A l’écoute du temps, attentif, Franck Christen photographie les états du monde, en établit les possibles portraits, isolant chaque couche foliacée. Son approche appliquée répond à l’esthétique de la simplicité et de l’harmonie, elle nous rappelle discrètement les codes du Haïku japonais. Elégantes, ces images nous font face. Dans tout le présent auquel elles appartiennent et qu’elles affirment, elles nous regardent aussi, pour toujours nous révéler les sensations ténues qui font et défont les relations secrètes entre les choses.