Opening: Thursday, 22 October 2015 6pm - 9pm with the artist present
Galerie Thaddaeus Ropac is delighted to announce its first solo exhibition of paintings by Romanian artist Adrian Ghenie.
Brought up in post-Ceausescu Romania, Adrian Ghenie’s work often dwells on the darker moments of post-war European history and the personalities whose actions have defined its course. Collective and personal memories, film stills, images culled from the Internet and art historical references are cut out and fused to make up the fabric of his paintings. Adrian Ghenie speaks of “painting the texture of history” and it is his fascination in recapturing these lost textures that give rise to the artist’s extraordinarily expressive use of paint.
he gallery in the Marais will present a group of ten new oil paintings in which the “self” takes center stage. This subject has been a central theme for the artist since 2010 culminating in just over twenty distinct “Self-Portraits”. Comprising of either pure investigations of his own self-image or hybrids such a Self-Portrait as Vincent Van Gogh (2014), Self-Portrait as Charles Darwin (2014) and Self-Portrait as a Monkey (2014).
Ghenie talks of his fascination with the way Picasso and Francis Bacon, in particular, deconstructed the human face and how he sees the face as a landscape made up of a series of undulating surfaces, protrusions and a myriad of different textures.
The flesh-like landscape of The Picnic (2015) echoes the facture and movement of the beard in his most recent Self-Portrait as Vincent Van Gogh (2015). Adrian Ghenie zooms in to concentrate on the landscape of the face. On the cusp of representation and abstraction, the face is often dissolved through the artists’ signature paint-application style but also through his theatrical set ups – through disguise and identification. The works feature inspirational heroes but also counterfigures associated with fear and mass suffering (Hitler, Stalin, Josef Mengele and Ceauşescu).
Adrian Ghenie’s montage of the self through key figures is notably expressed through the use of collage; a favoured medium of the artist, as its technique reflects the artist’s “compositionist” gesture. French Philosopher of science and art Bruno Latour, chooses the word “composition” as an alternative to critique and “compositionism” as an alternative to modernism. Through his layered paintings Adrian Ghenie questions the construction of history and the self in the aftermath of modernism and genocide; perhaps reflecting Bruno Latour’s thought that “once the two organizing principles of nature and society are gone, one of the remaining solutions is to ‘compose’ the common world”.
A book will be published to accompany this exhibition with an essay by art historian James Hall.
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Vernissage : jeudi 22 octobre 2015, 18-21h en présence de l’artiste
La galerie Thaddaeus Ropac est ravie d’accueillir pour la première fois une exposition personnelle du peintre roumain Adrian Ghenie.
Né à Baia Mare en 1977, établi à Berlin, Adrian Ghenie représente la Roumanie à la 56e Biennale de Venise qui s’achèvera en novembre.
Les œuvres de cet artiste qui a grandi dans la Roumanie de Nicolae Ceaucescu reviennent souvent sur les heures les plus sombres de l’Europe d’après-guerre et les acteurs majeurs de son histoire. Les souvenirs personnels ou collectifs, les scènes de films, les images glanées sur Internet et les renvois à l’histoire de l’art se fondent dans la trame de ses tableaux. Il parle de « peindre le grain de l’histoire » et son désir de recréer les aspérités du passé nourrit la facture extraordinairement expressive de ses toiles.
Adrian Ghenie présente dans l’espace du Marais un ensemble de dix tableaux récents où sa propre personne occupe le premier plan. C’est un thème central de son travail depuis 2010, qui trouve son aboutissement dans une vingtaine d’Autoportraits, oscillant entre l’exploration du moi et la création d’hybrides tels que l’Autoportrait en Vincent van Gogh, l’Autoportrait en Charles Darwin et l’Autoportrait en singe, tous réalisés en 2014.
Adrian Ghenie, fasciné par la déconstruction des visages dans les œuvres de Picasso et de Francis Bacon, assimile la physionomie humaine à un paysage composé de surfaces ondulées, de bosses, de saillies, et d’une infinité de textures différentes.
Le paysage quasi charnel du Pique-nique de 2015 répond aux effets de matière et de mouvement de la barbe dans son nouvel Autoportrait en Vincent Van Gogh exécuté également en 2015. L’artiste isole en gros plan les creux et les reliefs du visage. Au point de bascule entre figuration et abstraction, la touche très personnelle d’Adrian Ghenie conjugue ses effets avec le décor théâtral pour désagréger le portrait dans un jeu de masque et d’identification. Les tableaux mettent en scène des héros admirés, mais aussi quelques figures historiques synonymes d’effroi et de souffrance des populations (Hitler, Staline, Mengele et Ceaucescu).
Le réassemblage du moi autour de personnages-clés passe notamment par le collage, une des techniques priviligiées de l’artiste, bien adaptée à sa démarche « compositionniste », pour reprendre le terme forgé par le sociologue, anthrolopologue et philosophe des sciences Bruno Latour, qui affirme que « la vraie alternative à la modernité, c’est le compositionnisme ». Les multiples strates des tableaux d’Adrian Ghenie interrogent la construction de l’histoire et du moi dans l’après-modernisme et l’après-génocide. Peut-être font-elles écho aux idées de Bruno Latour pour qui, lorsque les notions structurantes de nature et de société ont disparu, il reste la solution de « composer le monde commun ».
Un catalogue rédigé par l’historien de l’art James Hall sera publié en complément de cette exposition.