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Andreas Slominski
February 4 - 29,2012
Galerie Thaddaeus Ropac is delighted to announce its second exhibition of works by artist Andreas Slominski, who lives between Berlin, Hamburg and Werder (near Potsdam). This will be Slominski's first solo show in France.
Born in Meppen (Germany) in 1959, Slominski attended the Hamburg Academy of Fine Arts from 1983 until 1986. After teaching in Karlsruhe, he succeeded Franz Erhardt Walther at the Hamburg Academy in 2004. Important solo exhibitions in the Deutsche Guggenheim Museum in Berlin (1999), the Fondazione Prada in Milan (2003) and the Serpentine Gallery in London (2005) were followed by a comprehensive retrospective in the Frankfurt Museum of Modern Art (2006-07). In 2010, the Goetz Collection in Munich held an exhibition of their extensive range of the artist’s works.
Since the mid-1980s, Slominski has pursued his aesthetic exploration of random perceptions of everyday life. "There is often something insidious, even impish, in the inconspicuousness of the selected objects and materialities. The function, the context and the contents are always reversed. [...] Randomness becomes a strategy. The works often have a double meaning, and the viewer sometimes lands in a trap" (Mario Kramer).
Slominski has always pursued the principle of the trap with encyclopaedic and almost scientific precision. His trap sculptures actually work; they take many forms, and are probably his most popular series of works.
The Paris exhibition will centre on his series of polystyrene pictures, which he first exhibited in 2005. Stylised naturalistic patterns and geometric structures are carved into huge chunks of snow-white polystyrene, rather like icebergs. On these often brightly spray-painted picture supports – reminiscent of graffiti, while appearing to profane the genre of the classic marble relief – are applied toy-like cut-outs with the simplicity of illustrations in children's books. The
artist's personal style almost vanishes in the illustrative character of these works, which are presented like a herbarium in a plexiglass box, as a persiflage of the Nouveaux Réalistes' claim to realism. As if the works were the product of a mysterious, spontaneous chemical transformation.
Slominski's works evince an extremely democratic view of the subjects he uses. He finds beauty in objects that are generally considered in bad taste, and fondly adopts them in his works. Thus an industrially made rubber doormat resembling cast-iron becomes a template for the spray-painted parts of the paintings. Slominski's use of the mundane motif of a doormat could be developed into a complex Christian view of the world, where the value of work is judged differently from the way it is in today's global business environment, rife with virtual financial speculation. Tiny objects and details in Slominski's polystyrene pictures – whether coins, buttons, screws, shoes or ties – can become the starting-point for intellectual discussion, or simply count as an expression of a positive and optimistic world view. These polystyrene pictures in particular are open to either interpretation.
Boris Groys remarked on Slominski's work: "I thus have the impression that everything Andreas Slominski does is a reference to something else. This is where the actual power lies. Fundamentally, the power to direct attention is absolute power." In connection with the polystyrene pictures, Stephan Urbaschek quotes a very apt remark made by Max Ernst in 1962, when talking about the technique of collage: it is "the systematic exploitation of the random or the artificially provoked encounter of two or more completely alien realities at a seemingly unsuitable level – and the spark of poetry that flashes when these approach each other".
For all inquiries regarding this exhibition, please contact Arne Ehmann: [email protected]
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Andreas Slominski
4 - 29 février 2012
La Galerie Thaddaeus Ropac a le plaisir de vous annoncer sa seconde exposition consacrée à Andreas Slominski, artiste vivant entre Berlin, Hambourg et Werder (près de Potsdam). Il s’agit de sa première exposition individuelle en France.
Né en 1959 à Meppen, Slominski a étudié à l’Académie des Beaux-arts de Hambourg de 1983 à 1986. Après avoir occupé une chaire à Karlsruhe, il a pris la succession de Franz Erhardt Walther à l’école d’art audiovisuel de Hambourg en 2004. Suite à plusieurs expositions individuelles d’envergure au musée Guggenheim de Berlin (1999), à la Fondation Prada de Milan (2003) et à la Serpentine Gallery de Londres (2005), ses œuvres ont fait l’objet d’une grande rétrospective au musée d’art moderne (MMK) de Francfort-sur-le-Main en 2006/07 présentant des travaux des vingt dernières années. En 2010, la collection Goetz de Munich lui a consacré une importante exposition des œuvres en sa possession.
Depuis le milieu des années 1980, Slominski poursuit une recherche esthétique sur les perceptions du quotidien – souvent des plus banales. « Le caractère insignifiant des choses et des matérialités sélectionnées revêt souvent quelque chose de perfide, mais aussi de malicieux. Un renversement de la fonction, du contexte et du contenu se produit toujours. [...] L’insignifiant se fait stratégie. Les œuvres comportent souvent un faux plancher, de sorte que le spectateur tombe parfois dans une embuscade » (Mario Kramer).
Depuis toujours, Slominski applique le principe du piège avec une précision encyclopédique, voire scientifique. Ses sculptures-pièges protéiformes constituent de loin son Werkkomplex le plus populaire.
L’exposition parisienne s’organise autour de la série Polystyrolbilder que Slominski a montrée au public pour la première fois en 2005. Des motifs naturels stylisés et des structures géométriques sont gravés dans de grandes pièces en polystyrène blanc semblables à des blocs de glace. Des objets découpés ressemblant à des jouets et qui, par leur naïveté, semblent tirés d’un livre pour enfants, sont appliqués sur ces supports d’images souvent
bombés de couleurs vives. D’une part, ils semblent profaner le genre du bas-relief classique en marbre et, d’autre part, ils évoquent les graffitis urbains. Le caractère illustratif des œuvres présentées dans une boîte en plexiglas sur le modèle des herbiers – qui tournent en dérision l’exigence de réalité des Nouveaux Réalistes – font presque disparaître la signature personnelle de l’artiste. Comme si les œuvres résultaient d’une transformation chimique aussi mystérieuse que spontanée.
Les œuvres de Slominski requièrent une compréhension parfaitement démocratique des objets employés. Slominski trouve de la beauté dans les objets habituellement considérés comme de mauvais goût et les utilise dans ses œuvres par un acte d’appropriation que l’on pourrait qualifier de tendre. Dans une de ses oeuvres, un paillasson en caoutchouc de fabrication industrielle devient un pochoir que Slominski utilise pour réaliser des motifs à la bombe. Comment ne pas se rappeler la figure tragique de Friedrich Wilhelm Voigt dans la tragi-comédie de Carl Zuckmayr Le Capitaine de Köpenick (1930) qui se projette le jour du Jugement dernier et, à la question de Dieu sur ce qu’il a fait au cours de sa vie, répond qu’il a tressé des paillassons en prison durant des années. Il est tout à fait possible, à partir de l’utilisation que fait Slominski du motif profane qu’est le paillasson, de tisser une vision chrétienne du monde dans laquelle la valeur du travail serait estimée d’une autre façon que dans le monde actuel marqué par les spéculations financières virtuelles. Des objets et des détails minuscules tirés des images en polystyrène de Slominski – qu’il s’agisse de pièces de monnaie, de boutons, de vis, de chaussures ou de cravates – peuvent servir de point de départ à des débats intellectuels, ou bien tout simplement exprimer une vision optimiste du monde. Les images en polystyrène autorisent justement ces deux types de lecture.
« J’ai ainsi l’impression que tout ce que fait Slominski renvoie à autre chose. C’est en cela que réside le vrai pouvoir. Le pouvoir d’orienter l’attention constitue en fait le pouvoir absolu », fait remarquer Boris Groys à propos de l’œuvre de Slominski. Au sujet des images en polystyrène, Stephan Urbaschek fait référence à une remarque de Max Ernst sur la technique du collage, très à propos, formulée en 1962 : celle-ci serait l’« exploitation systématique de la rencontre fortuite ou provoquée entre deux ou plusieurs réalités, étrangères par nature, sur un plan qui n’y semble pas approprié – et l’étincelle de poésie qui surgit du rapprochement
Pour des renseignements complémentaires sur cette exposition, veuillez contacter Arne Ehmann:
[email protected]