Press conference Friday 27 February, 11am
Galerie Thaddaeus Ropac is delighted to host a major exhibition of sculptures by Antony
Gormley in the vast halls of the gallery space in Pantin. The exhibition continues the artist’s
investigation of body and space, interrogating the body as place and architecture as the primary
conditioner of our experience of space. Antony Gormley fully exploits the scale and volumes of
the former foundry sheds that now form the gallery, catalysing our experience of space and time
through works that either constitute or are arranged as “fields”. In a recent statement, the artist
describes being “increasingly interested in the tropes of framing, containing and constructing
being freed from architecture’s shelter function… to make a psychological architecture that
allows surface and mass, light and dark, open and closed volumes free play in works that
become places for an adventure in real time.”
The first work in the exhibition and the sole occupant of the first gallery is a four-metre-high
model of a house as a body. This work objectifies and internalises the relationship between a
perceiving human body and its habitat by mining and perforating the normally closed bodyvolumes
using the languages of cells, corridors, shafts and windows, presenting the subjective
body as a mansion of many chambers.
This idea of the transmutation of the anatomical body into interconnected cells is continued in
the second gallery space with the installation Expansion Field. The sixty sculptures that
constitute this piece are arranged in four rows; a totalised environment constructed in Corten
steel sheet from expansions of over twenty fundamental body poses. Each work has been
evolved by applying regular increments of expansion to each of the constituent cells of a
particular body stack. Together the group of sculptures form a field similar in appearance to the
repeated units of a minimalist installation or the rows of megaliths at Carnac.
In the largest and highest space in the exhibition another field is installed. Here, well over lifesize
cast iron stelae immerse viewers in a forest of totemic presence, in which they are invited to
intuit somatic gestalts evoking a variety of emotions, from resistance to delirium.
The final work in the exhibition, Matrix II, is made specifically for the fourth space of the Galerie
Thaddaeus Ropac Paris Pantin. It is virtual architecture, a three-dimensional drawing that
identifies sixteen room-sized volumes that interconnect around a void space equivalent to two
adjacent standing bodies. Using re-enforcing mesh, the skeleton of cast-concrete buildings,
Matrix II interrogates the form and structure of the human habitat. This work reveals itself to the
gaze of an ambulatory visitor and invites visual penetration, while denying physical access. The
challenge of distinguishing foreground, mid-ground and background in the multiple layers of
mesh is a vertiginous optical task. As the viewer circulates around the work it creates a
disorientating perceptual field in which figure/ground relations become inverted and the
accelerating effects of compressed perspective confuses the eye.
The effect of each of these works displayed through the four halls in Pantin is to disorientate the
viewers and invite them on a journey of auto-observation. Second Body is a continuation of the
artist's conception of the exhibition as a physical and psychological test site.
A bilingual catalogue in English and French with texts by the American choreographer William
Forsythe, the art historian Guitemie Maldonado and a conversation between Antony Gormley
and Hans Ulrich Obrist will be published to accompany the exhibition.
Conférence de presse
vendredi 27 février 2015 à 11 h
La Galerie Thaddaeus Ropac a le bonheur d’accueillir une importante exposition de sculptures
d’Antony Gormley dans les vastes salles de son site de Paris Pantin. Ces oeuvres prolongent une
réflexion sur le corps et l’espace, par laquelle l’artiste interroge le corps comme lieu et
l’architecture comme principal facteur conditionnant notre appréhension de son environnement.
Antony Gormley tire pleinement parti des dimensions et des volumes des anciens ateliers de
chaudronnerie où s’est installée la galerie, en activant notre perception de l’espace et du temps
par le biais de sculptures qui constituent des “champs”, ensemble ou isolément. Il confiait
récemment son “intérêt grandissant pour les thèmes du cadre, du contenant et du bâti libérés de
la fonction d’abri assignée à l’architecture” et son désir de “créer une architecture psychologique
autorisant un libre jeu entre la surface et la masse, le clair et le foncé, le vide et le plein, dans des
oeuvres qui deviennent les lieux d’une aventure en temps réel”.
La première oeuvre de l’exposition est une maquette de “corps-maison” de quatre mètres de haut.
Elle objective et intériorise la relation entre le corps percevant et son habitat. L’artiste creuse et
perfore l’enveloppe corporelle normalement close et recourt à un langage de cellules, couloirs,
trouées et fenêtres, transformant le corps subjectif en une demeure aux nombreuses pièces.
L’idée de la transmutation du corps anatomique en un assemblage de cellules imbriquées se
poursuit dans l’installation Expansion Field. Soixante sculptures, réparties en quatre rangées,
composent un environnement total, construit en tôle d’acier Corten à partir d’expansions d’une
vingtaine d’attitudes fondamentales du corps. Chaque oeuvre résulte d’un accroissement régulier
du coefficient d’expansion appliqué aux cellules constitutives d’un corps-bloc d’acier en
particulier. Le groupe de sculptures considéré dans son ensemble constitue un “champ”, dont
l’agencement minimaliste répétitif n’est pas sans évoquer les alignements de mégalithes de
Carnac. Dans la nef principale, un champ de stèles en fonte beaucoup plus grandes que l’échelle
humaine plonge le spectateur dans une forêt totémique où il est invité à discerner des attitudes
corporelles exprimant une large gamme d’émotions, depuis la réticence jusqu’à la joie
exubérante.
Une oeuvre in situ est conçue spécialement pour la quatrième salle de la Galerie Thaddaeus
Ropac à Pantin. Matrix II est une architecture virtuelle, un dessin en trois dimensions qui
engendre seize volumes de la taille d’une pièce d’appartement, articulés autour d’un vide aussi
grand que deux corps debout côte à côte. L’artiste utilise un treillis métallique analogue aux
coffrages des bâtiments en béton, coulé ici pour interroger les formes et les structures de l’habitat
humain.
L’oeuvre se dévoile à la vue du spectateur en mouvement, l’invite à la pénétrer du regard, mais lui
refuse tout accès physique. Elle le met au défi de distinguer entre premier, second et arrière-plan
dans la superposition de multiples trames, au prix d’un effort optique vertigineux. En tournant
autour de la sculpture, le visiteur génère un champ perceptif déroutant, où la relation entre la
figure et le fond s’inverse, tandis que l’effet multiplicateur de la perspective comprimée affole le
regard. Matrix II offre l’illustration la plus récente d’une réflexion continuelle sur ce que l’artiste
appelle le deuxième corps : les formes de notre environnement façonné par l’homme.
Toutes ces sculptures ont pour effet de désorienter le spectateur et de l’entraîner dans un
parcours d’auto-observation. La présentation des oeuvres s’inscrit dans la continuité de la
démarche de l’artiste, qui envisage les expositions comme autant de lieux d’expérimentation
physique et psychologique.
Un livre reproduisant toutes les oeuvres exposées, avec un texte signé par le choregraphe
américain William Forsythe, un essaie de l’historienne d’art Guitemie Maldonado et une
conversation entre Antony Gormley et Hans Ulrich Obrist sera publié au printemps 2015.