Après avoir représenté Sturtevant pendant vingt-cinq ans, la Galerie Thaddaeus Ropac accueille dans son espace du Marais la première exposition posthume de l’artiste, Reloaded, en parallèle avec la grande rétrospective Sturtevant: Double Trouble inaugurée en novembre au Museum of Modern Art de New York, qui ira ensuite (de mars à juillet 2015) au Museum of Contemporary Art de Los Angeles.
Sturtevant avait exposé deux séries de « répétitions » dans la galerie parisienne de Thaddaeus Ropac en 1991 (les Fleurs d’Andy Warhol) et en 1994 (les Chiffres de Jasper Johns). Reloaded revisite ces moments historiques en réunissant dans le même espace, sur les mêmes murs, un panorama des répétitions emblématiques de l’artiste, depuis les Fleurs et les Marylin de Warhol jusqu’aux Drapeaux de Johns, dont certaines figuraient dans ces deux premières expositions.
L’exposition Reloaded, organisée en collaboration avec Loren Sturtevant, la fille de l’artiste, rassemble un choix d’œuvres emblématiques de Sturtevant. La scénographie de l’exposition inscrit les tableaux dans un environnement bien spécifique afin de mettre en lumière les relations entre les réitérations subversives de Sturtevant, l’idée même de création originale et la profusion d’images à l’ère du numérique. L’artiste travaillait toujours de mémoire, après un contact direct avec les originaux, sans essayer de les reproduire fidèlement. Son but était de nous forcer à regarder au-delà de la surface des choses. Elle poursuivait une réflexion sur la production, la diffusion et la consommation de l’art en interrogeant les notions d’authenticité et d’originalité.
Le titre Reloaded rend hommage au regard critique de Sturtevant sur notre société actuelle où elle voyait principalement redites, compilations, réutilisations et réassemblages.
L’exposition de la Galerie Thaddaeus Ropac fournit l’occasion d’envisager les innovations de Sturtevant dans une perspective nouvelle et de (re)découvrir sa démarche singulière : sa conception de ce qui constitue une œuvre d’art et sa vision pénétrante des transformations de la société. Comme l’écrivait récemment Hans Ulrich Obrist, « on voit bien maintenant que son œuvre pionnière présageait les informations d’origine inconnue et les images indéfiniment répétées qui caractérisent notre univers numérique actuel » (The Guardian, 19 mai 2014).
After having worked with Sturtevant for 25 years, Galerie Thaddaeus Ropac will present Reloaded, the first posthumous exhibition at the gallery in the Marais. This exhibition will coincide with the comprehensive survey Sturtevant: Double Trouble opening at the MoMA, New York on 9 November 2014 and later travelling to the MOCA, Los Angeles (March-July 2015).
In 1991, the gallery in Paris hosted an exhibition of Sturtevant’s Warhol flowers and in 1994 another exhibition of Sturtevant’s works took place, this time featuring her repetitions of Johns’ number paintings. Reloaded, revisits these exhibitions and will bring together – in the same space, on the same walls – a historical body of Sturtevant’s iconic repetitions of Andy Warhol’s Marylin and flowers as well as Jasper Johns’ flags, some of which were shown in these first two exhibitions.
Reloaded is an exhibition of key works by the late Sturtevant, organized in collaboration with Loren Sturtevant, the artist’s daughter. The paintings will be presented in an encompassing and unique environment, highlighting relationships in Sturtevant’s work between her subversive approach to repetition, conceptions of authorship and the abundance of our digital era. Sturtevant always worked from memory, after having seen a work herself, and her aim was not to achieve an exact replica, but instead to force us to look beyond the surface. Her practice investigated aspects of art’s making, circulation and consumption whilst addressing notions of authenticity and originality.
The title of the exhibition, Reloaded, recalls Sturtevant’s critical gaze on today’s society that, as she said, is all about remaking, reusing, reassembling and recombining.
This exhibition will be an opportunity to gain a new perspective on Sturtevant’s innovations and to (re)discover her unique vision – her interpretation of what constitutes an artwork and her profound insights into the changes in society. As Hans Ulrich Obrist wrote recently, “Her pioneering work is now recognised as having presaged the unattributed information and endlessly repeating imagery that characterise the digital world of today.” (The Guardian, 19 May 2014).