Alicja Kwade 'Gegenwartsdauer'

Alicja Kwade 'Gegenwartsdauer'

Paris, France Wednesday, April 3, 2013–Wednesday, May 8, 2013

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Alicja Kwade 'Gegenwartsdauer'
3 avril – 8 mai 2013

Vernissage mercredi 3 avril de 19h à 21h30

Kamel Mennour est heureux de présenter Gegenwartsdauer, la première exposition personnelle d’Alicja Kwade à la galerie.

La langue allemande a un avantage bien connu : elle permet des combinaisons infinies de mots entre eux dans le but d'illustrer une idée qu'aucun équivalent ne saurait formuler. Parmi ces mots intraduisibles en termes précis, Gegenwartsdauer se trouve quelque part entre "la durée du présent" et "la persistance de l'instant". Pour Alicja Kwade, le terme est envisagé a priori dans son acception la plus scientifique. La durée du présent est définie par des normes internationales : c'est une fraction de seconde infiniment petite, imperceptible et fugitive. Avant celle-ci, c'est déjà le passé et après, c'est déjà le futur.

Le programme de cette exposition (car il y en a un) réside dans cette volonté de s'immiscer dans nos définitions et perceptions de la réalité, et plus précisément ici de jouer avec les apparences et les codifications de la temporalité.

Tout commence peut-être avec cette horloge au mur, un modèle des années 30 (Alicja Kwade est une grande collectionneuse d'objets) qu'un coup d'oeil négligé jugera folle, l'aiguille des secondes butant toujours au même endroit tandis que les chiffres changent sans cesse de place. Pourtant, l'heure tourne pour qui veut bien le voir. Par une transformation que l'artiste lui a fait subir, l'objet offre une représentation troublant habitudes et conventions de perception, l'une des nombreuses signatures d’Alicja Kwade.

Comment prendre conscience de la manière dont agit le temps, sous quelles conditions peut-on le matérialiser ? Comment rendre compte de son impact sur le réel ? À moins qu'il ne s'agisse de rendre compte de l'impact de notre réalité, précisément de notre construction de la réalité, sur le temps ?
C'est avec ces questions qu'Alicja Kwade a développé une nouvelle forme : 15.02.13, le portrait d’un instant précis au sein d'un jour particulier. Considérant les questions de valeurs et le poids des décisions collectives comme des marqueurs essentiels dans notre perception du monde, l'artiste a réalisé une construction, comme un monument abstrait, à partir des huit métaux les plus importants sur le marché des matières premières, qu'ils soient industriels (Nickel, Fer, Cuivre, Plomb, Zinc, Aluminium) ou métaux précieux de référence et d'échange (Or et Argent). Suivant leurs cours respectifs du 15 février 2013 à 18h51, l'artiste a défini proportionnellement la taille de chaque élément de la sculpture. La superposition de plaques-lingots que l'on voit correspond à ce que l'on peut obtenir de chaque métal pour la même somme le 15.02.13. Se dessine alors une réponse possible aux questions ci-dessus, une forme dépendant des décisions d'une journée, une manière de révéler leur impact concret sur la réalité, une réalité momentanée.

Pourquoi le 15 février 2013 ? Souvenez-vous, ce jour-là un astéroïde a frôlé la Terre. Alicja Kwade aime changer d'échelle et imbriquer malicieusement les références entre ses pièces. Il y a 65 millions d'années, un astéroïde aurait cette fois bel et bien heurté la Terre, mettant fin à l'ère du Crétacé. De ces temps reculés ne subsistent que des fossiles. Parmi ceux-ci, des fragments d'arbres pétrifiés que l'on a notamment retrouvés au Nord du Sahara, alors forêt luxuriante. Alicja Kwade a récupéré certains de ces fragments, et tente de reconstituer des arbres avec ceux-ci. Puis elle les pulvérise et les ramène à l'état de sable, ce même sable (du Dioxyde de Silicium) qui les a infiltrés et transformés, comme si le temps tournait en rond, s'amusait à aller en avant et en arrière, et inversement. Et encore une fois notre perception est mise en question, car l’équivalence est troublante : sont-ce des arbres ou est-ce du sable, de la pierre ? Comment une même chose peut-elle prendre au fil du temps des apparences aussi diverses ? Alicja Kwade aime par dessus tout les questions pour lesquelles il n'y a pas de réponse évidente ou immédiate...

La troisième pièce présentée dans l'exposition reprend un modèle qu’Alicja Kwade a développé notamment à la Kunsthalle de Düsseldorf, à la galerie Johann König ou lors d’ArtBasel Unlimited en 2012: il s'agit d'une grande installation centrifuge de divers objets, pour la plupart considérés comme des matériaux standards, qui tous suivent la même inclinaison surnaturelle, selon une déformation dont on peine à percer le secret. Mais cette fois, négligeant toujours leurs propriétés physiques, les objets semblent libérés du cercle et s'engagent dans une spirale, élégante construction naturelle qui ouvre les portes de l’infini.

Un plongeon dans un rêve éveillé, dans cet instant du présent suspendu, un monde où la magie et l’illusion (Contemplezvous votre reflet dans un simple miroir ? Approchez-vous du cartel pour le savoir) côtoient des problèmes physiques et des questions qui nous dépassent : bienvenue dans le monde enchanté d’Alicja Kwade.

Née en 1979 à Katowice, Pologne, Alicja Kwade vit et travaille à Berlin.
Son travail a fait l'objet de multiples expositions personnelles au sein d’institutions telles que : le Zentrum für Kunst und Medientechnologie de Karlsruhe, le Polnisches Institut de Berlin, la Würth Haus Berlin, l’Oldenburger Kunstverein, le Kunstverein Bremerhaven, le Westfälischen Kunstverein, la Kestnergesellschaft de Hanovre et la Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart de Berlin.
Alicja Kwade a aussi participé à de nombreuses expositions collectives à travers le monde entre autres au Museum of Contemporary Art de Detroit, au Palazzo Strozzi de Florence, au KW Institute for Contemporary Art de Berlin, à la Kunsthalle de Bielefeld, au Witte de With de Rotterdam, au SculptureCenter de Long Island, au Domaine Pommery à Reims, au Palais de Tokyo à Paris, au Museum of Contemporary Art de Tokyo, au Den Frie de Copenhague et au MUMOK de Vienne.
L’artiste exposera prochainement au Kunstmuseen de Krefeld.

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Alicja Kwade 'Gegenwartsdauer'
3 April – 8 May 2013

Kamel Mennour is pleased to present Gegenwartsdauer, Alicja Kwade’s first solo exhibition at the gallery.

The German language has a well-known advantage: it allows infinite combinations of words to illustrate an idea that no single word can encapsulate. One of those words, which cannot be precisely translated, is Gegenwartsdauer. Its meaning is somewhere between “duration of the present” and “persistence of the moment”. Alicja Kwade primarily treats the term in its more scientific sense. The duration of the present is determined by international norms: it is an infinitely small fraction of a second – imperceptible and fleeting. What is before it is already the past, and what is after is still the future.

The programme of this exhibition (and there certainly is one) lies in the desire to disrupt our definitions and perceptions of reality, and more precisely, to play with the appearance and codifying of temporality.

It all begins, perhaps, with the 1930s clock on the wall (Alicja Kwade is a great collector of objects), which at first glance appears to have gone berserk, the second hand continually sticking in the same place, while the numbers keep changing places. And yet it is possible to tell the time, for those who want to see it. The object, through a transformation performed on it by the artist, offers a troubling representation of the customs and conventions of perception – one of Alicja Kwade’s many hallmarks.

How do we gain awareness of the way in which time acts? Under what conditions can we make it tangible? How do we understand its impact on the real world? Is the only solution, perhaps, to understand the impact of our reality – in particular, our construction of reality – on time?
With these questions, Alicja Kwade has developed a new form: 15.02.13, the portrait of a single moment on a special day. Taking the questions of values and the weight of collective decisions as fundamental markers of our perception of the world, the artist has produced a construction – a sort of abstract monument – out of the eight most important metals on the raw materials markets, be they industrial (nickel, iron, copper, lead, zinc and aluminium) or benchmark precious metals (gold and silver). Using their respective prices on 15th February 2013 at 6:51 pm, as her basis, the artist has determined the proportion of each element of the sculpture. The particular arrangement of ingot-layers corresponds to how much of each metal can be bought for the same amount of money on 15.02.13. And so it is that a possible answer to the questions above starts to take shape – a form that depends on the decisions of a single day, a way of revealing their concrete impact on reality: a momentary reality.

Why the 15 February 2013? You may recall that on that particular day, an asteroid came passed in close proximity to the Earth. Alicja Kwade likes to switch scales, cleverly interweaving the references between her pieces. Sixty-five million years ago, an asteroid did actually crash into the Earth, ending the Cretaceous era. All that remains from that distant time are fossils, including fragments of petrified trees, found notably in the northern Sahara – at that time a lush forest. Having collected some of these fragments, Alicja Kwade has used them in an attempt to reconstitute trees. She then pulverised them, turning them back into sand – the same sand (silicon dioxide) that penetrated and transformed them, as if time were repeating itself, deliberately going backwards and forwards, and then backwards again. Once again, we are made to doubt our own perception, because the comparison is troubling: are they trees, or is it sand, or stone? How can the same thing change its appearance so dramatically over time? Above all else, Alicja Kwade loves any question for which there is no obvious or immediate answer…

The third piece on show in the exhibition takes up a model that Alicja Kwade has developed previously, notably at the Düsseldorf Kunsthalle, the Johann König gallery or during the 2012 ArtBasel Unlimited. This consists of a large centrifugal installation of diverse objects, most of them considered standard materials, which all follow the same supernatural angle of inclination, following a distortion whose secret we struggle to unearth. But this time, while still disregarding their physical properties, the objects appear to be liberated from the circle, launching themselves into a spiral – an elegant, natural construction that opens the doors to the infinite.

A dive into a waking dream, into this moment suspended in the present, a world where magic and illusion (Are you looking at your reflection in a simple mirror? Take a closer look at the label to find out) sit side by side with physical problems and questions that are beyond us: welcome to the enchanted world of Alicja Kwade.

Born in 1979 in Katowice, Poland, Alicja Kwade lives and works in Berlin. Her work was exhibited in multiple solo shows in institutions such as the Zentrum für Kunst und Medientechnologie in Karlsruhe, the Polnisches Institut in Berlin, the Würth Haus Berlin, the Oldenburger Kunstverein, the Kunstverein Bremerhaven, the Westfälischen Kunstverein, the Kestnergesellschaft in Hanover and the Hamburger Bahnhof – Museum für Gegenwart in Berlin.
Alicja Kwade also took part of numerous group shows all around the world: at the Museum of Contemporary Art in Detroit, the Palazzo Strozzi in Florence, the KW Institute for Contemporary Art in Berlin, the Kunsthalle in Bielefeld, the Witte de With in Rotterdam, the SculptureCenter in Long Island, the Domaine Pommery in Reims, the Palais de Tokyo in Paris, the Museum of Contemporary Art in Tokyo, the Den Frie in Copenhagen, and the MUMOK in Vienna.
The artist will exhibit at the Kunstmuseen in Krefeld soon.