Valentin Carron: Céleste Témesta

Valentin Carron: Céleste Témesta

6, rue du Pont de Lodi Paris, 75006, France Thursday, September 7, 2017–Sunday, October 8, 2017


vue de l’exposition / view of the exhibition

Vue de l’exposition / View of the exhibition

Price on Request

vue de l’exposition / view of the exhibition

Vue de l’exposition / View of the exhibition

Price on Request

vue de l’exposition / view of the exhibition

Vue de l’exposition / View of the exhibition

Price on Request

vue de l’exposition / view of the exhibition

Vue de l’exposition / View of the exhibition

Price on Request

vue de l’exposition / view of the exhibition

Vue de l’exposition / View of the exhibition

Price on Request

vue de l’exposition / view of the exhibition

Vue de l’exposition / View of the exhibition

Price on Request

vue de l’exposition / view of the exhibition

Vue de l’exposition / View of the exhibition

Price on Request

Kamel Mennour est heureux de présenter l’exposition "Céleste Témesta" de Valentin Carron.

L’exposition se joue, avec humour et brutalité, de l’état de léthargie médicamentée, suggérée par le titre, qui attenue les contrastes et nuance les effets de réalité.

Dans la première salle, aux murs peints, l’artiste présente une série de nouveaux collages, de tableaux dans leur plus simple définition (un sujet se posant sur un fond), dans des boîtes en bois. « Ces fonds et ces sujets, je vais les chercher. Je me fabrique un rapport de proximité avec eux. J’aime être témoin de la présence de chacun de ces objets dans le réel. Je circule en voiture, je croise des scènes, des schémas. Je vois les sujets et je les vois déjà inclus sur le support. Cela tourne un peu à l’obsession. Il y a des sujets que je me dois d’avoir. Des sujets que je me dois de prendre. Des sujets que je me dois de travailler. J’ai un attrait pour la marge, la marginalité. Je trouve, parfois des situations tellement pathétiques et dépressives que j’essaie de conserver les preuves de cette pauvreté visuelle pour tenter plus tard de la transcender. Je me sers de ce qui échoue, de ce qui se donne à voir comme une information qui devrait être capable d’améliorer mon existence. Je me saisis de ces promesses non tenues : une affiche de spectacle d’humour, un mur en crépi, un logo d’un salon de coiffure, un coeur, un faux marbre… Ces sujets ne m’ont rien demandé. Je les capture. Je les mets sur papier adhésif, je fabrique leurs silhouettes ou je me sers de leurs textures, physiques ou mentales. Tout ça traîne dans l’atelier et je cherche ensuite à les assembler, à produire des collisions et des grincements. »

Par collage de découpes de bois, sont donc assemblés des fragments et des archétypes d’iconographies diverses. Mais les sources si elles proviennent du réel, comme autant de rebuts possibles de l’industrie publicitaire, renvoient aussi très nettement à des oeuvres de référence de l’Histoire de l’Art. Valentin Carron dans ses compositions acides et tranchantes semble déployer une allégorie de l’ennui las, d’un artiste qui se devrait de constater la platitude morne laissée par la modernité dans notre quotidien. Il nous entraîne en balade dans une nuit sale et triste.

L’atmosphère du second espace en contrebas est toute différente. Une lumière zénithale et des murs blancs nous rassurent. Les oeuvres disposées dans le white cube, nous paraissent même familières. Tout semble renvoyer très directement à l’histoire de la sculpture contemporaine. Nous pouvons nous croire en présence d’une ultime réinterprétation de Joseph Beuys ou d’une installation post-post-minimale. Mais, par un effet de perversion, les éléments composant cette installation, sont, en fait, une série de répliques de bassins de villages.

« Dans les villages ces bassins n’ont plus aucune fonction. Ils sont devenus purement décoratifs. Ce ne sont même plus des points de rencontre, maintenant qu’il y a des stations-service. Mais, à travers eux, les petites agglomérations tentent, encore d’agréer leur identité.

À l’époque, ces bassins étaient déjà produits sous une forme proto-industrielle. Leur forme est extrêmement régulière, suivant le mode de travail du granite. Ils n’ont pas de décoration. Ils n’ont pas de structure particulière, pas de fantaisies. Ils sont les plus pragmatiques possibles. Ce sont des bassins en pierre dans leur plus simple énoncé. J’estime, toutefois, en faire des représentations naturalistes. Mes objets sont légers. Mes objets sont faux. Ils sont des doubles avec le plus d’exactitude et le plus d’application possible.»

Avec l’attention extrême qu’autorise le dédoublement de ces objets surannés, déchus, saisis sur le vif, Valentin Carron se moque des tentatives vaines de distinction identitaire déployées par les autorités pour tenter de nous distinguer les uns des autres. Hors de leur contexte habituel, ces bassins révèlent, certes, les marques que le temps a laissées sur eux, si nécessaires à rassurer nos mairies, mais aussi leur plastique usée et la sincère faiblesse de leurs formes.

Avec "Céleste Témesta", Valentin Carron démontre, une fois de plus, sa capacité à percevoir, dans le réel et le proximal, les failles derrière lesquelles nous aimerions collectivement colmater nos sentiments les plus simples.

Samuel Gross

Né en 1977 à Martigny (Suisse), Valentin Carron y vit et travaille.

Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions personnelles: à la Kunsthalle de Bern, au Palais de Tokyo à Paris, à la Conservera Centro de Arte Contemporáneo de Ceuti/Mursia, à la Kunsthalle Zürich, au Swiss Institute de New York, à la Chisenhale Gallery à Londres (avec Mai-Thu Perret), au Centre d’Art Contemporain de Genève (avec Mai-Thu Perret) au Fri Art à Fribourg; et d’expositions collectives: au SculptureCenter à New York, au MuDAC à Lausanne, au Migros museum für gegenwartskunst à Zurich, au Kunsthaus à Aarau, au Consortium de Dijon, à la Rubell Family Collection à Miami, au Musée Cantonale d’Art de Lausanne, au CAPC - musée d'art contemporain de Bordeaux

Valentin Carron a représenté la Suisse lors de la 55ème Biennale d’art contemporain de Venise en 2013.


-----------------------------------------------


Kamel Mennour is proud to present "Céleste temesta", a show by Valentin Carron.

With a mixture of brutality and humour, Valentin Carron’s exhibition plays with the state of medicated lethargy—dulling contrasts and modifying the effects of reality—evoked by its title, ‘Céleste Témesta’.

On the painted walls of the first room, Carron presents a series of new collages in wooden boxes, compositions according to the most simple definition: a subject on a background. ‘I’ll look for these backgrounds and subjects. I make myself a relationship of proximity with them. I like being a witness to the presence of each of these objects in the real. I drive around and I pass scenes, schemes. I see subjects and I see them already included with their background. It becomes a bit obsessive. There are subjects I owe it to myself to have. Subjects I owe it to myself to take. Subjects I owe it to myself to work. I’m attracted to margins, to marginality. Sometimes I find situations that are so pathetic and depressing that I try to conserve the proofs of this visual poverty in order to try to transcend it later. I make use of what fails, of what shows itself like a piece of information that should be able to improve my existence. I address myself with these broken promises: a poster for a comedy show, a flaking wall, a hairdresser’s logo, a heart, a piece of fake marble… These subject have asked nothing of me. I capture them. I put them on adhesive paper, I make outlines for them or I make use of their mental or physical textures. All this lies around in my studio until the moment I try to assemble them, to produce collisions, a grinding noise between the parts.’

Collaging the subjects together with wooden offcuts, Caron assembles fragments and archetypes of different iconographies. But the sources, gathered from the real like possible sweepings from the advertising industry, also very clearly evoke art historical references. With his acidic, cutting compositions, Carron appears to be unfolding an allegory of weary boredom, the boredom of an artist who owes it to himself to bear witness to the dreary platitudes left by modernity in our everyday lives. He takes us on a walk through a dirty, depressing night.

On the level below, the atmosphere of the second space is completely different. Its overhead light and its white walls are reassuring. The works arranged in the white cube even seem familiar to us. Everything seems directly connected to the history of contemporary sculpture. We might think we were in the presence of a final reinterpretation of Joseph Beuys or a post-post-minimalist installation. But, perversely, the objects of this installation are in fact a series of replicas of village water troughs.

‘These troughs no longer serve any purpose in the villages. They’ve become purely decorative. They are no longer even places to meet, now that there are service stations. But all these little urban conglomerations still try to confirm their identity through them.

In the past, the troughs were already produced with a proto-industrial form. It’s extremely regular, which was how one worked granite. They’re undecorated. They have no structure of their own, no purely decorative flourishes. They’re as pragmatic as possible. They’re the simplest statement of a stone basin.

I think of myself however as making naturalist representations. My objects are fakes. They’re not heavy. But as copies they have been made with the highest possible level of exactitude and the upmost care.’

Through the extreme attention that the copying of these outdated, fallen objects allows, lifted as they have been from real life, Carron ridicules the vain attempts at identitarian distinction made by the authorities to distinguish us from one another. Taken out of their usual context, these basins do indeed reveal the marks time has left on them—so necessary for reassuring the city authorities—but also their worn shape and the sincere weakness of their forms.

With ‘Céleste Témesta’, Valentin Carron has again demonstrated his strength for perceiving in the real, in what is close to hand, the cracks behind which we would collectively like to seal off our most basic feelings.

Samuel Gross

Born in 1977 in Martigny (Switzerland). Valentin carron lives and works in Martigny.

His work has been exhibited in numerous solo shows: at the Kunsthalle, Bern, the Palais de Tokyo in Paris, the Conservera Centro de Arte Contemporáneo in Ceutí/Murcia, the Kunsthalle Zürich, the Swiss Institute of New York, the Chisenhale Gallery in London (with Mai-Thu Perret), the Centre d’Art Contemporain in Geneva (with Mai-Thu Perret) the Fri Art à Fribourg; and took part in many group shows: at the SculptureCenter, New York, the mudac, Lausanne, the Migros Museum für Gegenwartskunst in Zurich, the Aargauer Kunsthaus in Aarau, the Consortium de Dijon, France, the Rubell Family Collection in Miami, the Musée cantonal des Beaux-Arts of Lausanne, the CAPC - musée d'art contemporain de Bordeaux, France.

Valentin Carron represented Switzerland at the 55th Venice Biennale in 2013.