La galerie Patrick Gutknecht présente une sélection de tirages photographiques originaux signés et numérotés ainsi que des meubles, luminaires et objets dessinés par Willy Rizzo entre 1966 et 2013.
Willy Rizzo naît à Naples le 22 octobre 1928 au sein d'une famille de la haute magistrature italienne. Avec l'appareil Agfa Box reçu pour ses dix ans, Willy commence par réaliser les portraits payants de ses copains du Lycée Italien de la rue Sédillot. L'achat, en 1944, d'un appareil Rolleiflex lui assure une autonomie précoce : Willy Rizzo parvient à se faire ouvrir les portes des studios de cinéma de Boulogne Billancourt et France Roch. La jeune rédactrice en chef de Ciné Mondial, lui commande ses premiers reportages et portraits jusqu'à ce qu’il accepte la proposition de Jean Reynald à la libération de Paris, le fondateur et directeur du tout nouveau Images du Monde, de s'envoler pour la Tunisie et y couvrir les combats qui opposent les troupes de Rommel et de Montgomery. Cette période dominée par l'actualité événementielle s'arrête avec le reportage réalisé en 1945 au procès de Nuremberg. Dès 1946, Max Corre qui vient de créer France Dimanche missionne Willy Rizzo à Cannes pour la première édition du Festival international de cinéma. Ses dix-huit ans, sa facilité de contact valent au jeune photographe de guerre de gagner l'amitié durable des artistes photographiés. Willy Rizzo accepte alors l'offre de l'agence britannique Black Star de cerner aux Etats-Unis tout ce qui pourrait étonner un public européen, qui font rêver le monde entier. Gregory Peck, Anne Baxter, Billy Wilder et le décorateur Alexandre Trauner inaugurent un ample panthéon de célébrités de l'écran. A Paris, Jean Prouvost qui créa Paris-Match demande Rizzo, réputé familier avec la photo couleur, à faire partie de son équipe. Présent dès le premier numéro dont il signe la couverture avec un portrait de Winston Churchill, Willy Rizzo réalisera un reportage en 1952 en Indochine. Son territoire de prédilection se resserre sur la photographie de mode et sur ce qu'on n'appelle pas encore le "people", auquel il imprime un style à la fois classique et inventif. Le déclin de la haute couture dans les années 1960 conduit Willy Rizzo à réduire son activité de photographe tout en maintenant une activité brillante de portraitiste, en réservant jusqu'en 1981 son regard sur la mode aux pages glacées de Vogue. Ce retrait partiel est contemporain du travail de Rizzo pour le design et la conception qui l'occupe dès le début des années 1970 en createur et industriel. Le succès de ses meubles l’amène à disposer de cent points de vente dans le monde et d une usine a Rome avec 150 artisans qu il forme. Proche de l'architecte Le Corbusier il le photographia à plusieurs reprises. Rizzo développe une conception épurée du mobilier, privilégiant les formes géométriques pures et les matériaux nobles, il se voit aussi confier l'architecture d’intérieure de demeures et palais comme en Espagne, en Italie et bien d’autres dans le monde. Secondé par sa femme Dominique, ils ouvrent en 2009 son Studio à Paris, 12 rue de Verneuil, où se conçoivent meubles et objets, régulièrement exposés au milieu de ses photographies. Le travail de Willy Rizzo photographe et designer fait l'objet d'un flux continu d'expositions.
« Notre métier est un perpétuel défi. Lorsqu’on a une heure avec une célébrité, le talent doit être tout de suite au rendez-vous. Il faut trouver l’idée, l’accessoire, qui fasse la synthèse de la personnalité ». Willy Rizzo